La coupe d’Europe et « les 40 ans du Nanbudo » auront marqué cette année 2018,
mais à mon avis, l’histoire du Nanbudo.
Une Coupe d’Europe où se confrontent des compétitrices et des compétiteurs se respectant et où à côté des victoires et défaites, des bonheurs et des déceptions, des sourires et des mauvaises humeurs, souffle l’esprit du Nanbudo, du Budo. Mais il y a encore des progrès à faire dans les comportements qui peuvent être blessant, des moments d’orgueil, d’égo, d’énervements dus à la fatigue, aux tensions, et ce, pas chez les compétiteurs.
C’est la beauté de la compétition si dans un moment de rivalité chacun en retire des leçons, si les éducateurs éduquent et s’auto-éduquent.
Rien n’est plus précieux que son partenaire, et ce que l’on dit, ce que l’on fait dans un randori est valable dans toutes les situations.
Léo Ferré disait « les mots et les armes, ça tue pareil »
Puissent la magnifique réussite de ces championnats d’Europe, le Gala qui a suivi et la « diner party » avoir pansé les plaies.
Et quel anniversaire des 40 ans du Nanbudo !
Combien de témoignages avons-nous reçu du type « ah mais je ne savais pas tout ça » ou « j’ai presque envie de faire du nanbudo » ou « je sais pourquoi j’ai trouvé mon école » …
Après ou avec le Taiko, les vidéos et les démonstrations effectuées, quelle est cette vague d’émotion qui a submergé tout le monde : Nanbudokas, budokas et non budokas, jeunes et vieux, femmes et hommes. Combien de larmes à l’œil de bonheur et de tristesse ! Inexprimable !!!
Tous ces évènements n’auraient pas pu se dérouler à ce niveau sans l’engagement de la Fédération Française de Karaté, qui y a mis tous ses moyens, humains et financiers, d’aide, de conseils et de disponibilité, avec une communication dont nous n’avions jamais bénéficié de cette façon.
Bien sûr l’histoire et la personnalité hors norme de Nanbu Doshu Soke y est pour beaucoup, mais ce n’est pas nouveau.
C’est d’une part une volonté acharnée de Francis Didier d’aider tout le monde, y compris les petites écoles, et d’autre part beaucoup de travail réalisé par des Nanbudokas depuis de longues années.
Une maturité qui nous sort des querelles de chapelles.
Mais avez-vous remarqué toutes ces femmes qui ont assuré la réussite de ce week end ?
En effet avec beaucoup de monde bien sûr, celles et ceux qui sont dans la lumière et celles et ceux qui sont dans l’ombre, deux femmes nous ont organisé ces deux manifestations, Fabienne David pour la Coupe d’Europe et Sonia Nanbu Valette pour le gala fêtant les 40 ans du Nanbudo.
Conception, relations avec la FFKDA, construction, réalisation et ce avec le sourire et la fermeté qui leur appartient.
Et puis tiens, l’organisation énorme qu’a réalisé Véronique Montagnac sur une partie où l’on ne peut pas se tromper (contrairement à l’arbitrage où l’on peut se tromper), et puis tiens, les vidéos réalisées par Yume Nanbu, et puis tiens, le travail effectué par Isabelle Amiel pour les démonstrations de Kata et l’organisation dans l’ombre des passages des démonstrateurs, et puis tiens la Taiko ka virevolatante et criant, et puis tiens toutes les démonstratrices de Kaguya Hime avec Nina Wiik, et puis tiens toutes les compétitrices, arbitres femmes, et puis tiens…
J’en sens quelques-uns dubitatifs : « mais ce n’est pas le 8 mars pourtant ? » ou « mais il y a aussi des hommes sans qui cela n’aurait pas pu se dérouler ! »
Bien sûr, égalité entre les femmes et les hommes, juste l’égalité, toute l’égalité !
Alors, les hommes Nanbudokas sont contents que l’on cite les femmes Nanbudokas, comme les femmes Nanbudokas sont contentes que l’on cite les hommes Nanbudokas ; où est le problème ?
Carel Stéphane Daï Shihan