Les mesures sanitaires prises concernant le COVID ont laissé des traces. On le mesure aux difficultés d'avoir de nouveaux adultes débutants, on le voit également concernant la difficulté de relancer les compétitions, encore une fois, chez les adultes.
Tous les arts martiaux, tous les sports sont impactés, alors à une échelle telle que la nôtre, on le ressent encore plus.
Mais quel bonheur de voir continuer ce plaisir d'être en stage ensemble. Quel bonheur de voir toutes ces pratiquantes et ces pratiquants passionnés qui font de tels sacrifices de temps et financiers pour continuer à cheminer et ce, ensemble.
En écrivant cette chronique je lis en même temps la dernière livraison de la revue Yashima, excellente revue « d'arts martiaux et culture du Japon » que je vous conseille.
Déjà, nous terminons bien l'année avec un article sur le Doshu et en plus, ce n'est pas commun, écrit par un Nanbudoka, Gabriel David Renshi Shihan.
Mais hasard (ou non ? voir ma dernière chronique !), un Maitre d'Aikido/calligraphie/Zen, Suganuma Morito, y répond à une interview « Et paradoxalement, alors que l'Aikido, le zen, le shodo ou le yoga semblent des activités individuelles, j'ai la conviction que l'intégration à une communauté d'individus engagés dans un cheminement commun est au cœur du développement des qualités individuelles »
Il termine par : « dans le Budo, il ne faut pas se contenter de suivre les personnes qui arrivent à en terrasser d'autres. Il faut essayer de côtoyer ceux qui ont le bien commun à cœur. Je pense qu'il est essentiel de chercher la compagnie de personnes estimables lorsque l'on essaie de se polir »
Combien ces messages me semblent justes, n'est-ce pas ce que nous vivons au Nanbudo ? N'est-ce pas une facette de ce qu'a voulu et construit Doshu ?
Je retranscris à nouveau ce que j'avais mis dans mes voeux des années précédentes, tant cela nous permet de garder le regard sur l'horizon, avec toujours présente la voix du Doshu, son regard pénétrant et son sourire communicatif, lorsqu'il écrit :« Cette énergie contribue à la joie de vivre. C'est une véritable joie d'être là sur cette terre. Il faut en faire quelque chose. Il faut avoir une attitude juste. Il ne faut pas perdre son calme, éviter de se fâcher. Il faut préserver la gentillesse. Il faut rire, car le rire chasse la négativité. Il faut aussi donner ce qu'on reçoit. Il ne faut pas garder les enseignements pour soi. C'est en transmettant et en donnant qu'on progresse et qu'on évolue. »
Le Doshu nous a enseigné les trois principes et les sept forces comme moteur de notre motivation, il nous a mis le pied à l'étrier.
Il nous a donné sa « map de la vie » et nous a demandé d'avoir chacune et chacun notre « map de la vie »
Je vous souhaite d'évoluer dans le Nanbudo, d'y faire encore et encore des découvertes, d'y garder votre curiosité, d'y pratiquer, d'y pratiquer et encore d'y pratiquer.
Je vous souhaite un Nanbudo sérieux où l'on ne se prend pas au sérieux. Je vous souhaite un Nanbudo exigeant comme l'a été Doshu, mais joyeux comme l'était Doshu.
Doshu, comme tous les grands maitres de Budo, nous parlait de paix, d'harmonie, de respect de la nature et de l'univers pour l'homme, que puis-je vous souhaiter d'autres ?
Je vous souhaite une bonne année 2023 pour vous et vos proches.
Je vous embrasse.
Carel Stéphane Daï Shihan