Les petites pierres de Daï Shihan LXII bibliographie 2 : Yoshinao Nanbu Doshu Soke.

Le livre 5 de la collection du Nanbudo Kaikan vient de paraitre.

La présentation de la collection change un peu puisque ce ne sont plus des livres écrits et vus avec Doshu. En haut « Yoshinao Nanbu » est remplacé par « Les enseignements de Yoshinao Nanbu »
Ce livre est réalisé à partir d'une partie d'un document qu'il a écrit en 1978.

Avec sa carte listant tous les aspects du Nanbudo écrit également en 1978, ce livre bat en brèche l'hypothèse que Doshu vieillissant se serait mis aux exercices de santé et de Ki. Il fait de la santé, du Ki, du mental des conditions de l'efficacité en combat ! Et oui, comment être un bon combattant sans une bonne santé, sans avoir un mental à toute épreuve ?

Ce volume est consacré aux quatre premiers Nanbu Tenchi Undo (mouvement entre le ciel et la terre) qu'il a eu le temps de nous enseigner.

Les textes écrits par lui, « introduction », « avant-propos », « avant de commencer », « notes », éclairent bien ce qu'a été sa démarche, les orientations de sa recherche, pour ces exercices comme pour tout le Nanbudo.  
 

J'en profite pour la bibliographie promise, de faire celle de Nanbu Doshu Soke.

Doshu d'une part était perfectionniste, mais d'autre part, il ne voulait pas que ses livres figent ses recherches et le Nanbudo.

Au-delà des explications techniques et philosophiques dans ses livres, nous pouvons y trouver un témoignage de son état d'esprit.

Dans tous ses livres, de petites phrases parsemées sont particulièrement éclairantes, si tant est qu'on les lise avec attention. Cela demande de les lire souvent, au fur et à mesure que la pratique permet de les comprendre et d'y trouver du sens.

Dans cette même collection, il avait prévu une dizaine de titres avec des priorités, il en a écrit 4.

Après son premier livre sur le Nanbudo, sur lequel nous reviendrons, il s'était décidé à écrire de petits livres, pouvant être publiés rapidement et régulièrement, dans le cadre du Nanbudo Kaikan qu'il a créé pour gérer son Dojo et ses écrits.



Dans cette collection, le premier volume aborde certaines techniques Yin, Mitsu no Chikara (les 3 principes), Nanatsu no Chikara (les sept forces), Mantra avec de nombreuses explications sur des principes philosophiques sous-jacents avec San I Ittai (trois niveaux, un seul corps) et Seishin Rokyu (la force du mental).

Le deuxième volume est consacré au Kata Kaguya Hime, en référence à un très vieux conte japonais. Conçu pour les femmes, Doshu a enseigné ce Kata pour la première fois lors d'un stage international réservé aux femmes. Il est question également de Shin Tajima, Kata en l'honneur de son père. Encore une fois, c'est plus un livre de témoignage, qu'un livre didactique, qui donne du sens à ces Kata.

Le troisième volume concerne Ki Nanbu Taiso, exercice au cœur de sa démarche de construction du Nanbudo, exercice peaufiné durant près de 40 ans, qui n'est pas qu'un simple échauffement, mais une porte ouverte à la libération, l'épanouissement, l'éveil, l'expression de pulsions corporelles saines qui engendrent équilibre physique et mental.

Le quatrième volume vise quelques-uns des exercices que Nanbu Doshu Soke a créés pour percevoir le Ki, le faire bouger, le développer. Il situe l'être humain dans l'univers, dans une harmonisation souvent mis à mal, qui ne se décrète pas, mais se travaille, se ressent.


Comme je l'ai écrit plus haut, en juillet 1991, il a publié son premier livre sur le Nanbudo.



Enfin, pourrai-je dire, car dès 1980, il disait, en aparté, que le livre était écrit, que tout était prévu, textes et photos. Mais comme je l'ai écrit plus haut, et surtout dans ces années, la question était d'écrire pour présenter, faire entrevoir le Nanbudo. Sa difficulté était de s'adresser au monde des arts martiaux, bien sûr, mais aussi à certains de ses élèves, alors jeunes, qui n'étaient en quête que « d'efficacité » mal comprise. Premier livre, généraliste sur le Nanbudo, il fallait lui donner une dimension d'ouverture vers l'horizon, de placement de certains principes, de chemin, avec la certitude d'une évolution constante, d'enrichissements constants avec bien d'autres exercices qu'il avait prévus dans « sa carte » de départ.

D'ailleurs, il commence sa préface par : « Je pense que le moment est venu de dévoiler le Nanbudo au grand public, et suis certain que les pratiquants partagent ce sentiment ».

Ce livre est toujours à relire, au-delà de ce qui s'est enrichi en Nanbudo, tant la pratique permet de comprendre ce qu'il a toujours dit, mais que l'on n'a pas forcément entendu.

On n'y trouve beaucoup : les techniques codifiées de combat à deux ou à trois, les Kata, la compétition de Nanbudo avec les règles d'arbitrage d'alors. Il y a également la conception philosophique du Nanbudo, son univers symbolique, son étiquette, l'importance de la respiration et de la création d'énergie, sources de bien-être.

Quelle belle phrase, ce qui est écrit à la fin de sa préface : « Ma philosophie Nanatsu no Chikara) se limitera donc à la notion d'un bonheur que l'on n'est convaincu d'avoir acquis, car au-delà de ce mot qui est déjà très vaste dans sa définition, je n'ai plus rien à dire ; c'est à chacun de découvrir… »

Avant, il y a eu les livres maintenant « collector ».




Publié en 1973, on n'y trouve le début de ses recherches, avec les esquives, les Tenshin Jodan uke et Tenshin Gedan barai de l'époque, des Randori no Kata, les Ninin Gake et des propos importants sur la pédagogie, l'importance de bien enseigner aux enfants. Dans un monde très masculin, pour part machiste, il ouvre déjà en grand la porte aux femmes avec ce qu'ouvre le Sankukai, Sankudo, comme possibilité de pratiquer avec des esquives.

Il y a eu aussi ces petits livres aux éditions Judoji. .



Parus respectivement en 73 pour les deux livres sur le Karaté et 71 pour celui de Nunchaku. Très classique pour le Karaté, les esquives apparaissent, mais il n'y a pas encore les Tenshin Gedan barai et Tenshin Jodan uke.

Pour le Nunchaku, avant l'apparition de Bruce Lee, alors qu'il n'aimait pas particulièrement le Nunchaku, c'est un livre décalé.

Clin d'œil pour ceux qui continuent de faire vivre un club de Nanbudo que j'ai créé, ces livres, de la collection Judoji, ont été imprimés à Bagneux !!!

Je n'ai abordé ici que les livres en version française et en version anglaise uniquement pour ceux de la collection éditée par Nanbudo Kaikan.

Les livres de Nanbudo existent en français et en anglais. Le livre de 1991 a été traduit dans d'autres langues.

Bien-sûr, n'hésitez pas à me faire des retours sur ces lectures.

Et à bientôt, sur les tatamis, je vous embrasse.

Carel Stéphane Daï Shihan