J'ai souvent évoqué Miyamoto Musashi.
Il vécut de 1584 à 1645.
Je ne résiste pas à noter qu'il était contemporain de d'Artagnan qui vécut, lui, de 1612 à 1673, tant ils sont tous les deux des personnages légendaires, mais tout à fait historiques.
Peut-être que la grande différence entre ces deux personnages n'est pas tant que d'Artagnan ait toujours été au service du roi alors que Musashi n'a été qu'occasionnellement au service d'un Daimyo (grand nom, gouverneur etc…), mais plutôt, à mon sens, que si D'artagnan est associé à ses amis Athos, Porthos et Aramis, tel le Yin et le Yang, Musashi est associé à un de ses adversaires pour un combat mythique, Sasaki Kojiro. Il n'est pas rare, au Japon, que le propriétaire de deux poissons rouges, deux chiens ou autres les appellent Sasaki et Myamoto.
Au même titre qu'Alexandre Dumas pour d'Artagnan avec ses romans (les trois mousquetaires, vingt ans après, le vicomte de Bragelonne), c'est Eiji Yoshikawa qui écrira un grand roman sur Miyamoto Musashi : La pierre et le sabre et la parfaite lumière. Comme pour les trois mousquetaires en France, il y aura au Japon beaucoup d'adaptations de Miyamoto Musashi au cinéma ou à la télévision sous formes de séries ou de film.
Je vous conseille la Trilogie Samourai réalisée par Hiroshi Inagaki où le rôle de Miyamoto Musashi est tenu par Toshiro Mifune.
Ce roman est à lire plusieurs fois. En effet, la première fois, l'intrigue nous amène à être impatient de la suite, mais lorsque nous le relisons, comme nous connaissons la suite, nous découvrons des parties sur lesquelles nous nous appesantissons plus et qui peuvent nous amener à réfléchir.
Si le cœur vous en dit, pour celles et ceux qui veulent en découvrir plus sur le personnage historique, je leur conseille cette biographie écrite par William Scott Wilson.
William Scott Wilson, chercheur en philosophie sur l'ère Edo (1603-1868), est connu comme traducteur en anglais de certains classiques japonais.
Cette biographie est construite sur la base de documents historiques, avec ses manques comme avec ses contradictions : les partisans de Musashi ne le voyaient pas du tout de la même manière que les partisans de ses adversaires !!!
Musashi, redoutable combattant, est aussi écrivain, artiste en calligraphie, peintre, etc. Il est particulièrement connu pour un certain nombre de ses écrits comme le fameux « Gorin no Sho » traduit comme « le livre des 5 roues » ou « écrit sur les cinq éléments ».
Lu tel quel, dans plusieurs traductions effectuées, il est très compliqué à comprendre.
Je vous conseille de lire ce livre de Kenji Tokitsu Sensei
Kenji Tokitsu Sensei est docteur en langues en sociologie et civilisations orientales et également pratiquant de divers arts martiaux avant de créer sa propre école, d'abord Shaolin Mon et ensuite Jisei do.
Il a écrit beaucoup de livres intéressants, entre autres : La voie du Karaté, Pour une théorie des arts martiaux japonais, la méthode des arts martiaux à mains nues, Budo : le Ki et le sens du combat, les Katas.
Dans ce livre, il aborde la vie de Musashi, les rapports de Musashi avec l'art martial et ses écrits.
Le grand intérêt de ce livre sur le Gorin no Sho comme pour le reste, est que Kenji Tokitsu Sensei nous livre toutes les difficultés de la traduction du Japonais de cette époque au français de maintenant. Il donne des clefs de compréhension du Gorin no Sho en le contextualisant et en nous apportant ses propres éclairages. Cela concerne le Ken jutsu, bien sûr, à nous avec notre pratique du Nanbudo, nos Ma-Ai de terminer notre travail de compréhension.
Pour ceux qui s'intéressent vraiment au Ken Jutsu je vous conseille ce livre de Fumon Tanaka
Pratiquant de Ken Jutsu depuis l'âge de 13 ans, il est l'héritier de plusieurs écoles traditionnelles.
Il présente l'école de Musashi (Nitten Ichi Ryu) dans sa filiation avec une des écoles dont il est le Soke (Enmei Ryu) ainsi que plusieurs autres écoles.
S'il y a un côté très technique, il développe une conception du Bushido très traditionnelle, et il présente ces Ryuha comme les authentiques héritières du vrai Bushido.
Bien sûr, n'hésitez pas à me faire des retours sur ces lectures.
Et à bientôt, sur les tatamis, je vous embrasse.
Carel Stéphane Daï Shihan