Au Nanbudo, nous avons une partie importante du Budoho que sont les randori no kata.
C’est une tradition dans le Karaté et le Judo
Si originellement en Okinawa-te on ne pratiquait que les kata, sont apparus au début du karaté au japon les kumite-kata pour travailler certains des bunkai des kata.
En fait, tout simplement, en karaté, alors que le kata se pratique seul, le kumité kata se pratique à deux.
En judo, par contre, tous les kata sont pratiqués à deux mais il y a une différence entre les randori-no-kata qui sont des kata d’entrainement et les autres kata considérés comme des kata de combat.
A peu près tous les styles de karaté ont défini des séries spécifiques de kumité kata ou kihon(base) kumité (combat, assaut), ou yakusoku kumite (combat conventionnel). En Shotokan, Shegeru Egami situe cela dans les années 1930 et le jiyu kumite, combat libre dans les années 1940.
Mais le jiyu kumité reste interdit encore plusieurs années dans nombre d’écoles au risque d’une exclusion.
Dans nombre de cas, le kumité kata s’est disjoint formellement des kata pour devenir un apprentissage à deux de techniques, il peut également devenir une application de ce que l’on fait en kihon (travail répétitif de base) ou un intermédiaire entre le kihon et le jiyu-kumité, le combat libre.
En Nanbudo nous avons donc des kihon, ce sont les diverses combinaisons constitutives des randori.
Le randori-no-kata, à partir de 7 attaques de base définies, 2 Oï tsuki droit et gauche, 2 Mae geri droit et gauche, 2 Mawashi geri droit et gauche et un dernier oï tsuki droit, debout ou à genou, permet de travailler différents scénarios de défense après une esquive latérale protégée : percussion avec les membres supérieurs, percussion avec les membres inférieurs, balayages, techniques tournantes en percussion des membres supérieurs ou inférieurs ou en balayage, en torsion de membres, en étranglement, en projection, en appuyant sur des zones nerveuses sensibles, etc…
Le randori peut se faire ensuite en déplacement avec des tori et uke définis, non définis à la première technique et définis alternativement ensuite, non définis toutes les deux techniques et définis alternativement ensuite, non définis tout au long de l’exercice, non définis avec les 7attaques dans le désordre, et la même chose à 2, 3 ou plus.
Les attaques peuvent également être doubles : oï tsuki droit et gauche, mae geri jun tsuki droit et gauche, mawashi yaku tsuki droit et gauche et enfin oï tsuki droit.
Au-delà de la philosophie du Randori développée par Nanbu Yoshinao Doshu Soke dans ses livres, les randori, bien sûr, sont l’occasion d’apprendre des techniques.
Et là, au risque de créer un nombre de randori inapprenable, Nanbu Doshu les a sériés en choisissant des techniques de base mais multipliables à l’envie : le tsuki, par exemple, peut bien sûr être remplacé par toutes les techniques de main par exemple.
On peut également travailler tous les bunkai des kata en randori.
Mais l’important n’est pas de comptabiliser le nombre de randori existants. A partir de leurs diversités, il s’agit d’apprendre à esquiver et contre-attaquer en s’adaptant à toutes les situations possibles de type d’attaques, de distances et de nombre des adversaires.
Exactement comme pour les kata, mais n’oublions pas que ce sont des randori-no-kata, nous allons passer du codifié au non codifié et revenir au codifié et ainsi de suite.
Nanbu Doshu a fait un travail de codification incroyable pour diversifier les situations au maximum et nous permettre d’être libres dans nos mouvements.
Et travaillons les randori avec les 3 principes, et travaillons les randori avec les sept forces, et travaillons les randori avec ce que nous apprenons dans le Kidoho, et les portes s’ouvriront pour nous retrouver devant d’autres portes, et travaillons….
Sur les tatamis.
Carel Stéphane Daï Shihan