Une bien triste nouvelle vient de tomber. Le père du Nanbudo Crestois s’est éteint ce lundi 29 juillet. A tout juste soixante ans, mais avec une vie riche et passionée Jean Collomb nous a quitté, emporté prématurément par la maladie. Malgré tout le chagrin, et la douleur, son entourage , sa famille et ses amis ont su être présents pour l’accompagner dans l’amour et la dignité vers un repos tant mérité.
Jean, le patriarche, le sage a marqué tant d’esprits. L’homme passioné qu’il était a consacré sa vie aux Arts Martiaux, transmettant à chacun de nous une philosophie faite d’amour, d’honneur et de respect. La grandeur de son cœur n’avait aucune mesure, sa bonté et sa gentillesse était sans égales.
C’est à l’âge de 7 ans que Jean mis le pied sur le tatamis pour la première fois. Son histoire d’amour avec les arts martiaux débuta dans les années soixante avec le Judo dans la campagne malgache. A l’adolescence ce dernier s’initia au Karaté qu’il ne quitta plus jusqu’à son arrivée en France en 1970. Ce fut l’époque des belles rencontres Jean fit la connaissance de Philippe LeFort, qui resta son mentor pendant de nombreuses années. Il devint un de ses meilleur éléve, Jean était d’une grande habileté sur le tatami. A cette époque le Karaté n’était pas ce qu’il est aujourd’hui, les pratiquants subissaient des entraînements extrèmement durs, leurs résistance physique et leur patience étaient mise à rude épreuve, Jean se révéla être un vrai guerrier , et ce jusqu’à son dernier souffle. Quelques années plus tard son chemin pris une nouvelle direction avec la rencontre de Maître Nanbu, cette même rencontre qui bouleversera sa vie. En 1972 Jean décide de le suivre, il est alors 2ème Dan de Karaté. Sa vie de pratiquant connut une interruption dans les années 80 et ce pour la plus belle des raisons ; il rencontra sa femme et devint père de deux merveilleux enfants.
En 1990 , il créée son premier club sur le plateau d’Albion, soutenue de son épouse, le NCA vit le jour, durant presque dix ans Jean transmis tout son savoir, sans jamais perdre la foi en ce qu’il faisait. En 1998 une mutation professionnelle l’obligea a quitté son club, laissant derriere lui « ses petits ». De 1998 à 2000 Jean monta son second club en indre et Loire, mais de nouveau il dut partir et en 2000 c’est à Crest qu’il décida de prendre sa retraite pour les 13 dernières années de sa vie. Tout de suite Jean décida de monter un troisième club, et l’Association Nanbudo Crest vit le jour en 2001, alors épaule de son fils, sa femme et sa fille Jean recommenca encore, la vie est un éternel recommencement se plaisait-il à dire. En 2002 Maître Nanbu lui decerna le titre de Shihan, 6ème dan de notre école en reconnaissance de tout son investissement pour le développement du Nanbudo. Jean était connu et reconnut bien au-delà de l’hexagone. Il fut responsable de la commission internationale d’arbitrage, responsable technique, coach de l’équipe de France, conseiller en compétition….Et pendant ce temps, il continuait à enseigner ici à Crest, bientôt un groupe d’irréductibles passionnés se mit à graviter autour de lui, parmis lesquelles l’on pouvait compter sa femme et sa fille. Sur les dix dernières années qu’il voyageait Jean fut accompagné de sa fille, à qui il transmis tout son savoir sa loyauté et sa passion.
En Avril 2013, très affaibli par la maladie, Magali, sa fille et toute l’équipe des Nanbudokas crestois lui donna la force , le courage et la conviction de faire son dernier stage et de saluer par la même occasion tous ses fidèles amis du tatamis. Au sommum de l’émotion face au courage de cet homme digne et fort, Maître Nanbu lui décerna le titre de Hanshi 8eme dan. Ce fut pour Jean un des plus beaux instants de sa vie de pratiquant, après 30 années de sa vie consacrées au Nanbudo, Jean devint le symbole du courage et de l’honneur. Il est maintenant partit comme un grand guerrier, serein de savoir, que le spectacle continue, apaisé par la promesse que sa fille lui a faite de continuer son chef d’œuvre. Et Pour se faire l’Association organisera un stage avec Maître Nanbu en hommage à l’homme qu’il était. Jean nous manque déjà à tous , tu vivras toujours en nous, mon père, mon ami, que ton voyage soit aussi beau que l’a été ta vie.